jeudi 5 juin 2014

Rosel au royaume du fil : écrits d'artistes


Des aller-retours, dessus-dessous. La dentelle, à l’évocation de ce mot, tout un imaginaire se met en place, du napperon délicatement posé sur un meuble au détail d’un vêtement en passant par toute sorte de fables, de contes, et d’histoires personnelles.
Au début, je n’envisageais pas l’apprentissage que j’imaginais difficile et long, et je craignais de limiter mes projets en fonction de mes capacités à réaliser une dentelle, puis cette chose qui «vidait la tête», dans laquelle je voyais aussi un côté méditatif m’interpella, le fait d’exécuter soit-même laissait aussi la liberté de modifier son dessin, son projet à tout moment.
La pratique de l’atelier des dentellières était aussi, en outre l’approche technique de la dentelle, une rencontre avec des femmes, un petit bout de leur histoire, des anecdotes... les rapports différents qu’ont chacune d’elles avec le Poinct de Tulle.
L’échange s’est situé, pour moi dans la compréhension de la technique, et des conseils dans le choix des points ou l’interprétation d’un dessin par exemple. J’ai également fait appel à une dentellière pour la réalisation d’un réseau.
La résidence se poursuivait en dehors de l’atelier des dentellières, comme un prolongement de ce moment, et puis il y a eu des choses non prévus comme lorsque l’on nous a montré un réseau multicolore qui donnait envie de créer quelque-chose dessus. 
Le motif, le mélange, l’entrecroisement de formes, c’est la possibilité qui m’est apparue avec ces différents points pour les faire dialoguer avec mon travail, qui est essentiellement un travail de peintures et de collages. Ces recherches s'articulent autour des notions de duplication, de répétition, de rencontres improbables, de souvenirs et de présence, et révèlent une familière étrangeté. Le projet que je mets en place est né de la rencontre avec deux lieux, la salle capitulaire du cloître et l’hôtel Lauthonie, il sera question d’un dialogue entre une architecture, un mobilier et une dentelle. 

Cécile Maulini 
avril

Une dentelle de questions et un tissu d'histoires


Est-ce possible d'apprendre à faire la dentelle de Tulle et de réaliser les projets dans la même année ? 
On peut apprendre les points mais le réseau ?
C'est quoi le Rosel ?
Si je n'avais pas appris je pense qu'il m'aurait manqué quelque chose. C'était une évidence. 
Elles sont combien les dentellières ? Quels sont vos critères pour définir un ouvrage comme étant beau ?
Mais je passe dessus ou dessous ?
À gauche ou à droite ? En haut ou en bas ?
Quel fil pour le réseau fin ?
Le réseau peut-il être en couleur ? Il faut défaire ?
Faire et apprendre à faire, ce n'est pas la même chose.
La forme centrale est un losange.
La dentelle c'est quand on la regarde de près que la magie opère. A chaque fois que je réalise une pièce, une nouvelle idée arrive pour une prochaine.
Quand cela va-t-il s'arrêter ?
Peut-être lorsque le temps sera écoulé ? Est-ce que ça va fonctionner ? Une chose après l'autre.
Les boules je les préfère blanches.
Si ça ne marche pas ?
Est-ce que je prévois un plan B ?
Dois-je suivre mon intuition ou ma tête ? Comment incruster une dentelle dans une fenêtre de tissu ?
Quelle est l'envers de l'endroit ?
Est-ce qu'on pourra bien voir les photographies ?
C'était la maison de qui ? La fille, la mère, la grand-mère ou l'arrière grand-mère ? 
une femme en tous cas.
La vitre va-t-elle faire écran ?
Vous avez déjà essayé ?
J'ai fait les dessins avant ou après avoir eu l'idée ?
Et vous vivez de votre art ? L'exécution est si lente ... ça se voit que je suis pressée ? Quel est le point le plus rapide ? Est-ce la même chose pour chacune ? Vous aimez les histoires merveilleuses ?
J'ai peur de commencer.
Je ne veux pas que ça s'arrête.
On peut mixer les points ? C'est vous les artistes !? C'est loin dans la forêt ?
Le traçage c'est très important.
Après le chemin, il y a une palissade puis on suit le bord de l'étang et on devrait retrouver la souche.
Le vert sera probablement la couleur dominante.
Par quoi tu as commencé ? Vous en êtes déjà là ?
Faire durcir ou pas ? Plus tard peut-être ?
Et vous avez commencé quand ? Vous avez quel âge ? J'ai eu beaucoup de chance.
J'aime bien mais je ne sais pas pourquoi.
Tu aimes comme titre « Le poinct du jour » pour le catalogue ? Il n'est jamais trop tard.
Vous travaillez aussi chez vous ?
Dès que je peux.

Delphine Dewachter

mercredi 4 juin 2014

La terre est ronde (Corée-corrèze)


conférence Young Houn amphi de la médiathèque le 23 mai à 19h



vernissage de l'exposition de Isha (photo de Francette)



photo de Francette, graphiste pour la médiathèque


Have you ever walked alone on a grey day in some village
And watch how the long evening soon become the past ?
How the small and brief wind touches our shoulders
Full of question marks.
I make a hat out of these question marks
Question marks without questions.
You may wear it much later in the evening
When there is no reason to use
Body gestures and presumptions that can only take us till the river
But why is it that I say black and you look at the black sheep ?
Why is it that I say white and you think of purity ?
What have you done to me two years ago ?
What a strange disease you have passed it to me,
Why am I allowed to love everything that breathes ?
It is a morning’s work
That the moon has started.
It must be carried on
Finished by the noon.
Oh ! But my poor poor soul !
You and your colourful thoughts
The thoughts in me like a rainbow in hell.
We’d better float on the ocean
Than to walk on the fragments.
Then, here comes a shiny boy
Mischiveous smiles and wild imaginations.
I wanna play hide & seek with you.
But he frowns at my smiles.
Smiles of fragile minds
Frowns of fragile minds
How we read the same book
But must live differently.
Like the angry poem I wrote last night
About the girl looking for me in a mountain of sunsets
But what is a language if not a shadow?
What is ‘I’ if not a benefit to ‘you’ ?
Come out of the cave of the seriousness,
For it will always be there no matter what.
And do not let what I say to you be forgotten
Like a broken leaf blowing helplessly in apocalyptic storms.
Remember the times of conflicts and wasted sentiments.
I know it hurts growing up:
It hurts to let go of dead poets,
It hurts to come out of the prison
Of your mothers and fathers,
It hurts to hug the one in front of you,
It hurts to express your hatefulness,
Your boredom,
Your love,
It hurts me when she throws at me
The can full of yellow left-over paints.
It hurts her when I throw some blues at her.
Tomorrow she might bring me a camera to hear and a recorder to see
And that’s better for all.
Tomorrow I will be on a different train
To find other brothers and sisters.
=
Sometime in this doggy dreams of snow
In fields of blossomed flowers,
A chamaleon in silence, glued,
One of the roads must be taken
One of the instruments must be played.
The page of the book that cannot be turned.
I am sorry.
I am sorry.
Now look how selfish are the lovers,
Decide to love only one another
Promise the stars
Make a pact with the heaven.
What is in between them?
A /, a , or a ! ?
Even the subtlest sand won’t able to go
In between their souls,
Firmer than a ‘self’
Firmer than the master with food
Firmer than the old man’s tears from half-closed eyes.
Perhaps they were born in a wrong place
Perhaps they were to born in a different place
Perhaps I was born in a wrong time.
But the world is round,
And so are the dimensions
Juxtapositions.
We try hard to make our thoughts square
That are naturally round.
For we are part of nature and nature is round.
One can be in the same place but in different times
Or, in the same time but different places.
Out in the forest of paranoia and silence,
Crying the tears of yesterday,
Taking an ideal travel in memory,
The telephone rings
« Girl, you gotta paint some heavenly landscape of your own imagination ! »
I am glad.
Thank you partner in crime
Thank you girl with a double bed
Thank you teacher of plants and stars
Thank you sculptor in rice fields
Thank you child of rational mind
Thank you painful acrobat
Thank you jazz enthusiast
Thank you endeavouring merchant
Thank you idle thinker
Thank you poetic dog
Thank you book keeper
Thank you sensitive lady of the house
Thank you the forgottten souls
A goodbye in future tense.

Isha















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