dimanche 17 janvier 2010

Jam au Dojo le 24 janvier à 18h


Vous qui griffonnez...dansez, qui bougez...écoutez, parlez...écrivez, venez...

Session Danse et Ecriture - improvisées
Le Dimanche 24 Janvier , 18h00, au dojo de karaté de Laguenne (a coté de Tulle)

Fredérick proposera une structure d'expérimentation entre les mots et le mouvement, les images et les sensations.

Ouvert à tous, amateurs ou plus confirmés, venez participer avec votre mouvement, vos doigts, votre oreille, vos stylos...

La seule condition : apporter un carnet et un stylo
et un casse croûte pour partager ensuite ...


Participation gratuite,

INFOS : 05 55 27 28 23 ( FRED ) ou 05 55 21 06 34 ( NOEMIE )

présenté par les Associations Merveilleux Prétexte & Hibou Intempestif

lundi 4 janvier 2010

Conférence de Jean Christophe Mathias le 17 décembre 09



Tulle

Paul Klee et Jean Giraudoux réinterprétés.

Malgré la neige qui s’est abattue sur la ville en cette soirée du 17 décembre, la lecture / vidéo-projection proposée par l’association « Merveilleux Prétexte » a bien eu lieu au Centre Culturel et Sportif de la Ville de Tulle. Jean-Christophe Mathias, auteur du livre Politique de Cassandre, a procédé à une lecture des passages de son ouvrage ayant pour thème le rôle de l’art dans la société technologique. Plus précisément, il s’agit d’interprétations d’œuvres d’art nous permettant d’avoir une nouvelle vision du temps, de la chronologie historique et de l’action sociale. Cette soirée s’est déroulée en présence d’Yvette Guionie qui, au nom de la librairie itinérante « Chantepages » de Laguenne, diffuse le livre dans le département de la Corrèze.

Deux Anges au secours du monde

La première partie de la lecture a consisté en une interprétation de deux œuvres du peintre Paul Klee, artiste classé comme « dégénéré » par le régime nazi, et qui dû fuir en Suisse avant la Seconde Guerre Mondiale. Parmi les nombreuses œuvres de l’artiste, figure une série d’anges, qui représentent les différentes facettes de la vie humaine et de sa relation au monde. Jean-Christophe Mathias a travaillé sur le premier ange de la série, nommé « Ange Nouveau », et sur celui nommé « Ange Sceptique », dernier de la série.
L’Ange Nouveau a été commenté par le philosophe juif allemand Walter Benjamin, qui s’est suicidé à la frontière franco-espagnole en 1940, dans l’une de ses « thèses sur la philosophie de l’Histoire ». Il voyait dans ce tableau un Ange de l’Histoire, le visage tourné vers le passé, poussé vers l’avenir par le vent du Progrès. Cet Ange révèle la tragédie que représente l’Histoire des générations passées, qu’il faut prendre en considération afin de ne pas reproduire les erreurs de l’humanité dans l’avenir.
L’autre Ange dont il a été question est l’Ange Sceptique, qui est reproduit sur la couverture du Principe responsabilité du philosophe Hans Jonas, penseur de la technique. Cet Ange a au contraire le dos tourné vers le passé, et le visage tourné vers l’avenir. Son aspect inquiet montre que le progrès technique de l’humanité est un danger qu’il faut prendre en compte dans notre philosophie. Il faut écouter les prophètes de malheur, qui pointent du doigt les risques apocalyptiques de notre société, et non les prophètes du bonheur, qui entretiennent une béatitude dangereuse dans laquelle se complait la société.

Cassandre ou la voix du silence

C’est ce même message qui était adressé par le dramaturge limousin Jean Giraudoux avant la Seconde Guerre Mondiale : faisant de la plus belle fille du roi de Troie le personnage clé de sa pièce La guerre de Troie n’aura pas lieu, il prévenait du danger de la guerre, en affirmant qu’il ne fallait pas écouter les prophètes de bonheur qui, comme Mussolini, affirmaient qu’ « il n’y aurait pas de guerre cette année », mais les prophètes de malheur comme Cassandre, qui savait bien que la guerre allait avoir lieu, mais que personne ne croyait. Jean-Christophe Mathias a repris ce personnage pour en faire la figure centrale de son livre, dans lequel il affirme qu’il est nécessaire de mettre en place une éthique prenant en compte les voix silencieuses des générations futures. Car comme le dit un proverbe des Indiens d’Amérique, la Terre ne nous appartient pas, ce sont nos enfants qui nous la prêtent.

Jean Christophe Mathias